Préfacé par Jean Domenichino, historien-maître de conférences
septembre 2015
Format : 114 x 187 mm
Broché - papier bouffant
200 pages
ISBN : 9791093160061
épuisé
Depuis le milieu des années 70 les chantiers navals n'en finissent plus de mourir. De repreneurs en crises économiques, c'est l'histoire de toute l'industrialisation française que Fabienne Sartori retrace. Ces chantiers navals là ; elle ne précise jamais lesquels, car ce n'est pas une monographie qu'elle écrit, mais une histoire générale, celle de la disparition programmée de l'identité ouvrière.
La forme, c'est les nouvelles, rarement aussi bien nommées : à la fois des "petites histoires" et des "brèves" de journaliste.
On a donc un récit fragmenté : tantôt le père parle et évoque ce qu'est le travail de menuisier, tantôt on évoque la vie des enfants d'ouvriers, ceux qui n'iront pas au chantier, ou de ceux qui sont poussés vers le chômage ; et puis s'enchaîne le récit des errances, entre ANPE et Pôle Emploi, et petit à petit, cette histoire principale : la fin de l'identité ouvrière et la captation d'un héritage culturel par d'autres classes de la population, qui vient visiter la mémoire des autres au cours d'incessantes randonnées touristiques.
Dans un monde où les vies deviennent des objets de tourisme, où toute culture est marchandable finalement, Fabienne Sartori porte la parole de l'ouvrier, en mêlant son propre passé avec son savoir universitaire. Reprendre le discours sur sa propre histoire c'est combattre ce colonialisme de l'intérieur, la condescendance de la bourgeoisie sous toutes ses formes : paternaliste, financière ou bobo qui prétend toujours apporter la civilisation à ceux qu'elle spolie.
"Il s’agit d’un regard de fille d’ouvrier et de femme sur un monde disparu.
Le chantier, comme lieu emblématique de la désindustrialisation et des luttes sociales, représente un point d’appui abstrait et universel pour évoquer le destin des travailleurs confrontés au chômage, ici et ailleurs, et de façon chaque jour plus préoccupante. Le chantier continue à inspirer et à produire des choses, des pensées et des textes." F. Sartori
L'AUTEUR
Née à Nîmes en 1965, j’ai étudié la philosophie, l’archéologie et l’histoire de l’art contemporain à l’université. À la croisée des sciences humaines – littérature, psychanalyse, sociologie – l’histoire de l’art apprend à observer et à décrire. Les expositions et les textes critiques constituent des ressources précieuses, et bien souvent des points de départ concrets pour la réflexion. Parmi les artistes dont je suis les parcours figurent Dora Garcia, Till Roeskens et Lara Almarcegui dont les œuvres sont ancrées dans une géographie physique et humaine. Un master en Histoire-histoire de l’art contemporain m’a permis de découvrir les œuvres inscrites dans l’espace public, et notamment l’art sur les campus.