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la mer gelée s’inspire de l’idée d’Emmanuel Hocquard pour qui traduire, c’est d’abord « gagner du terrain », et la traduction des textes publiés n’est pas là pour illustrer un peu savamment ou pour décorer la page qui fait face, mais bien pour ouvrir de nouveaux espaces. La revue a favorisé notamment la découverte en France de bon nombre d’écrivains germanophones encore inconnus ou peu connus.
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On peut commander les numéros précédents sur le site du Nouvel Attila https://lamergelee.tumblr.com/shop)
L'aventure de la mer gelée a maintenant plus de 20 ans. Passée par tous les modes de publication, sur le web, sur papier et auto édité, sur papier avec un éditeur, et même en sommeil, la voilà maintenant chez Vanloo pour un nouveau départ, et quoi de mieux qu'un numéro Froid pour commencer une mer gelée ?
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Au fil des numéros, une sorte d’anthologie de la poésie contemporaine en allemand s’est ainsi constituée autour des textes de Monika Rinck, de Christian Filips, d’Orsolya Kalász (tous traduits pour la première fois en français) et de ceux d’auteurs de l’ex-RDA comme Elke Erb, Wolfgang Hilbig, Thomas Brasch ou encore Bert Papenfuß.
la mer gelée tire son nom d’une lettre de Kafka à Oskar Pollak (janvier 1904), où il écrit qu’un livre doit être « la hache qui brise la mer gelée en nous ».
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Le « confinement » de tous les membres de la revue a provoqué l’écriture commune de près de 60 épisodes d’un feuilleton à la tonalité comique, poétique, savante, parfois sentimentale ou terrifiante : « La vie conne et fine de Gustave F. »
<https://lamergelee.tumblr.com/tagged/LaVieConneEtFineDeGustaveF.>
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la mer gelée s’efforce de ne pas garder le lecteur prisonnier des mêmes œuvres, des mêmes auteurs déjà partout adoubés, déjà partout sur le marché littéraire. Sans que ce soit systématique, la revue préfère ainsi publier une littérature en train d’émerger, de se chercher, qui balbutie, parfois même qui rate, mais qui en tout cas prend des risques.
Comité de rédaction
Bernard Banoun, Antoine Brea, Alban Lefranc, Noémi Lefebvre, Aurélie Maurin
octobre 2024 en librairie
Format : 140 x 205 mm
Broché - collé - rabats
372 pages - ISBN : 9791093160856
Graphisme : Maxime Sudol
Prix : 22€ + 4,50€ frais de port
livre disponible
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2 numéros (Amour + n° à venir) : 35€
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ÉDITO
Parlons du printemps, des fleurs, des petits oiseaux, de l’amour qui revient puisqu’il devient impossible de parler du printemps, des fleurs, des petits oiseaux et de l’amour qui revient en ce temps où Mars n’est plus le début de la belle saison mais le nom latin du dieu de la guerre. N’arrêtons jamais de parler de tout ce qu’on voudra. Ne laissons pas la belle nature à la merci de la littérature française. Mais comment faire des grenouilles et des coucous nos alliés de liberté ? Fuyons déjà les lieux honnis. Nos belles giboulées ne tomberont pas sur les chants de la jeunesse embrigadée dans les SNU, nos oiseaux de passage ne se laisseront pas enfermer dans les cages de la GAV et des CRA, nos fleurs sauvages ne finiront pas entre les pages serviles des auteurs vendus dans les gares, nos grenouilles du soir ne participeront jamais aux vociférations des chaînes fascistes, notre amour fou ne se vendra pas chez le premier souteneur de la presse raciste. Mais ça ne suffira pas. Il faut encore le comprendre. Si tu refuses d’écrire pour ne rien dire, attends-toi à quelques problèmes. Tu devras payer le prix de tes phrases. Ta position sociale sera perdue. On ne te dira plus bonjour. Tu perdras tout ce qui te rendait la vie facile, l’estime de tes proches, de tes voisins, de tes collègues de travail, de ton chef, ton appartement, ta petite fortune, ta réputation, alors tu auras jour et nuit Dylan en tête, How does it feel, how does it feel to be without a home, like a complete unknown, like a rolling stone ? Tu sera pris pour un sans-abri, un migrant, un fugitif, tu seras regardé plus bas qu’un chien par ces brutes ivres de haine, tu seras dénoncé par leurs innombrables serviteurs mais tu continueras parce que tu penseras encore et toujours à Bowie, Sailors fighting in the dance hall, Oh man, look at those cavemen go, It’s the freakiest show, Take a look at the lawman beating up the wrong guy, Oh man, wonder if he’ll ever know, he’s in the best selling show, is there life on Mars ?
9 juin 2024.
janvier 2023 en librairie
Format : 140 x 205 mm
Broché - collé - rabats
172 pages - ISBN : 9791093160726
Graphisme : Maxime Sudol
Prix : 18€ + 3€ frais de port
livre disponible
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ÉDITO
Amour c'est le paradis, on est comme on est, et les fringues, c’est secondaire. Ce fleuve est toujours différent et l’autre tout pareil, quand le mouvement s’introduit jusque chez les particuliers, l'art pourrait bien remplacer la manière. Écrire le mot n'est pas le dire et dire n'est pas connaître. Il parait que l'esprit n'est rien sans lui, mais quelle est la distance entre l'âme et le corps ? Et pourquoi la douleur est-elle un beau souvenir ? Amour, s'envoyer des cartes postales, relier tous ces baisers, ne pas finir comme une plante d'intérieur, ce serait déjà ça.
Depuis que le climat annonce la fin du monde, ton voisin peut crever mais tu te prends à pleurer sur une toute petite bête. Tu attends quoi de l'humain ? Parfois le cœur est un établissement.
Allez, le jour est beau, l'oubli du futur laisse encore de l'espoir, il est temps de s'accrocher à la bouche de quelqu'un. On parle de démultiplier les possibles ou de chercher longtemps. Mais, rappelle-toi ce qu'on t'a expliqué, que oui, c'est ça l’amour, dire oui, mais maintenant que le fascisme s'est installé dans les plus normales réunions de bureau, il faudrait peut-être commencer à dire non, non ?
Aller voir ailleurs, aimer un piano, nager loin, photographier des oiseaux en plein vol, être un ramier, avoir une chambre en demi-pension, ça oui, Amour c'est le paradis.
27 mai 2021 en librairie
Format : 140 x 205 mm
Broché - collé - rabats
320 pages - ISBN : 9791093160474
Graphisme : Maxime Sudol
Prix : 18€ + 3€ frais de port
livre disponible
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Des auteurs réunis autour du mot FROID. Pour certain c'est le dégel. D'autres une nouvelle ère glaciaire. Un étrange mouvement entre souvenirs et projections, des dynamiques où la glace semble tout recouvrir, espoirs et vies, et où parfois seule la température de la mort se colle à la température ambiante : c'est le point de chute. (qu'on retrouve dans le texte de Didier da Silva, Froid comme la…)
ÉDITO
On dirait la débâcle.
La mer gelée se brise à coups de thermomètre. Il est temps de se mettre au froid. Monter en altitude ? Se plonger la tête dans le frigo ? Acheter un pull ? Apprendre le russe tout un hiver ? Mais qui se souvient de la Sibérie. Pour se rafraîchir l’esprit on peut encore collectionner les mots neige, verglas, bourrasque, bise, glace, crevasse, gel, corneilles, gants, chapka, bottes fourrées, ou se figurer à Paris l’Antarctique, à Istanbul Berlin, à Cuba Vienne, à Lesbos la mer du Nord, mais tandis que les États envoient leurs polices au garot de la plèbe mondiale, les morts ne refroidissent pas et les survivants vivent, qu’il vente ou qu’il pleuve il faudra bien qu’ils vivent.
Manger, dormir, travailler, continuer.
On dirait que c’est tout ce qu’on peut vouloir.
Les chiens se perdent et les enfants tombent. Une femme était déjà debout en 1917, mais après ? Après c’était hier. Maintenant écrire la vie présente. Regarde, les poètes russes n’ont pas peur, on les voit passer sur l’Avenue cosmique et leurs trajectoires ne font pas d’histoire. L’espace de la tragédie s’arrête là où les traductions font passer le matos.
Dans toutes les langues qui ne sont pas la tienne, le temps est à faire péter les frontières.