Il y a du théâtre aux trois étapes de la vie et cela fait trois pièces. Trois personnes différentes, et
il faut bien trois personnes pour s'entre-regarder et croire qu'elles existent. Qu'elles ne sont pas seulement les personnages d'un théâtre d'ombres. Car ces trois pièces sont le lieu où
disparaissent les personnages, pas par dévoration, mais par superposition, tout comme les ombres. L'enfant (qui n'est pas un enfant) se couche sur le chien (qui est un homme) et on ne les voit
plus. Chacun ici va prendre la place de l'autre : celui-là, debout, va prendre la chaise où est assis celui-ci. Le regard ne fait pas exister l'autre, au contraire, il l'efface, puisque sous
peu, il sera à sa place. Étrange monde que celui où personne ne porte plus personne.